DE LA VILLE DE PARIS.
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achapler des piques et brigandines, disans estre pour la provision desd, villes. Nous en sommes trés pelilcment fourniz en ceste ville, parce qu'il n'y a que deux ouvriers brigandiniers et deux armuriers qui n'en ont pas une trentaine de faictes et peu de lames pour en faire. A ceste cause avons différé leur permettre les transporter sans vous en advertir pour crainte d'en avoir neccessilé, et mesmement a cause de lad. recherche qui se fait de present : si vous plaise sur ce nous mander vostre bon plaisir.
"Monseigneur, nous prions Dieu le Createur qu'il vous doint longue et bonne vie.
"A Paris, le xxiii0 jour d'Avril.
"Voz trés humbles et obeyssans serviteurs les Prevost des Marchans et Eschevins de la ville de Paris. »
Ainsi signé : J. Hesselin.
Lesquelles lettres escriptes au Roy et à monsr le Chancellier furent envoyées led. vendredi xxmc Avril de relevée, par ung poste en diligence, pour en avoir responce avant le temps de lad. monstre.
CCLXXI et CCLXXII. — Reception de lettres du Roy touchant fere monstres generales
À Paris, et exemption dk ban et arriereban.
7 et 8 mai i5i2. (Fol. 226 v°.)
Elle vendredi de relevée, septmo jour du mois de May ensuivant, oud. an mil vc douze, furent receues au Bureau de la Ville lettres du Roy et de monsr le Chancelier, et pareillement autres lettres dud. Sr adressans aux Prevost de Paris, baillifz de Ver­mandois, Chartres, Senliz, Meaulx, Sens, Troyes, Melun, et autres ses justiciers et commisseres de son ban et arriereban et à leurs lieutenans. Pour oyr la lecture desquelles fut ordonnée par messrs Prevost des Marchans ct Eschevins assemblée au lendemain ensui­vant , entre une et deux heu res de relevée, des Conseil­lers et Quarteniers de lad. Ville, avecques eulx de seize à vingt persones de chascun quartier, tant gens d'esglise, nobles que bourgois, marchans et autres.
Auquel jour de lendemain comparurent à l'heure assignée moult grant nombre de gens de tous estat/., tant que lad. salle estoit toute plaine; et là en leurs presences fut faicte lecture et publicacion desd, let­tres, desquelles les teneurs s'ensuyvent :
mauldittes et dampnée3 que les Anglois et autres noz ennemis s'efforcent de faire pour grever nous, nostre Royaulme, pays et subgectz dont estes ja ad-vertiz, vous vous préparez et acouslrez de harnois j bastons de guerre, artillerie, chevaulx et autres choses qui sont requises et necessaires en demons-trant en voz cueurs vraye loyaulté et obeissance, dont vous savons trés bon gré, et bien fort vous en mer-cions. Et pour ce que de nostre part avons la ma­tiere si trés à cueur que plus ne pourrions, et que sommes totallement resoluz et délibérez de monstrer à nosd. ennemis et adversaires que, la grace à Dieu et moyennant l'ayde de vous et autres noz bons et loyaulx vassaux et subgectz, nous avons assez force, puissance et vigueur de leur résister, et que avons esté advertiz que aucun temps après la journée de Montlhery, furent faictes les monstres et reveues tant des nobles officiers que autres manans et ha­bitans de nostre bonne ville et cité de Paris, qui est non seullement le chef de notre Royaulme, mais, la mercy Dieu, la plus puissante de chreslienté, et de laquelle la puissance fut lors desd, monstres
Teneur desd, lettres du. Roy.
4 mai.
d).
çongneue
A noz trés chers et bien annet les Prevost des Mar­chans et Eschevins, bourgeois, marchans et autres manans et habitans dé nostre bonne ville et cité de Paris.
"De par le Roy.
"Trés chers et bien amez, nous avons sceu par nostre amé et feal Chancelier comme pour les emo-cions assemblées de gens en armes et conspiracions
"A ceste cause, et que lad. puissance ne se peult mieulx à present congnoistre que de faire lesd, montres, ainsi que lors furent faictes ou mieulx et ancores plus puissanment comme esperons, et des­quelles monstres parles aucuns de vous qui y estoient et qu'il peult apparoir par escriptz pourrez estre advertyz: nous vous prions et néanlmoins mandons, commandons et enjoignons, sur tant que desirez
C La bataille de Montlhéry eut lieu le 16 juillet 1465. — La r monstre,» passée par le roi Louis XI le 14 septembre 1467, s'étendit depuis l'abbaye Saint-Antoine-des-Champs jusqu'à Conflans. On y compta environ 70,000 hommes de 16 à 60 ans.